Monday 31 July 2017

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN


                                                                                                                                             Douala, 26 Juillet 2017


 Monsieur le Président de la République, 

En cette deuxième moitié de l’année 2017, notre pays est confronté à une multitude de crises.
Cette situation n’est certes pas nouvelle, car comme tous les camerounais le constatent au quotidien, le Cameroun se trouve dans un état préoccupant. Cependant, certaines crises majeures présentent un danger imminent pour la stabilité à très court terme de notre pays.
C’est pourquoi, nous vous interpellons afin que vous agissiez de toute urgence. 

Kah Walla


La Lutte contre Boko Haram
Monsieur le Président, c’est avec fierté que nous saluons le travail extraordinaire accompli par les forces armées camerounaises en collaboration avec les pays voisins au sein de la Force Multinationale Mixte, pour réduire la capacité de Boko Haram à commettre des atrocités contre nos citoyens. Toutefois, il est aussi important de reconnaître à ce jour que nous sommes confrontés à des défis nouveaux dans cette lutte, notamment : 
·         La récurrence des attentat-suicides indique que nous avons encore un important travail à faire pour neutraliser complètement Boko Haram et ramener la paix et la sécurité dans cette partie du pays. 
·         La probabilité d’une baisse de l’efficacité de la Force Multinationale Mixte, dérivant du fait qu'elle n'a pas reçu le financement nécessaire à son fonctionnement et qu'un partenaire clé, le Tchad, réduit les ressources qu'il alloue à cette force en raison de ses propres difficultés internes ;
·         La prise en charge inadéquate des 223,000 Camerounais Déplacés Internes qui entraine une double peine pour nos compatriotes de cette région : victimes de Boko Haram et victimes de la mauvaise gouvernance de l'État du Cameroun
·         Une approche essentiellement militaire, négligeant les solutions sociales et économiques qui traiteraient les causes premières de la capacité de Boko Haram à recruter et kidnapper les citoyens à l’intérieur de nos frontières. 
·         Les cas sérieux de violation des droits de l'homme incluant la torture des citoyens camerounais révélés par le rapport d'Amnesty International. Il vous souvient peut-être que des cas de violation des droits de l'homme, avaient déjà été rapportés par des ONG camerounaises tel que le REDHAC, il y a deux ans. Monsieur le Président, Amnesty International n'est pas notre ennemi : c’est un lanceur d’alerte. C'est faire preuve de sagesse, que de faire bon usage des alertes. En l’espèce, cette alerte, peut nous permettre de corriger certains éléments dysfonctionnels de notre système de défense, par ailleurs dévastateurs pour nos citoyens et contre-productifs dans la lutte contre Boko Haram. Ceci renforcera l’image de l’armée camerounaise qui en sa majorité fait un bon travail de défense de notre nation.

 Monsieur le Président, pour agir en faveur de la sécurité de nos citoyens dans cette nouvelle phase de la lutte contre Boko Haram et apporter des solutions capables d’éradiquer durablement Boko Haram ainsi que d'autres groupes extrémistes dans notre pays, le Cameroon People’s Party exige qu’un Task Force (groupe de travail) indépendant et pluridisciplinaire soit mis en place. Ce groupe de travail aura la responsabilité de définir les stratégies non militaires dans la lutte contre Boko Haram. Ses responsabilités majeures incluront notamment : 
·         L’encadrement des Camerounais déplacés internes qui, du point de vue numérique sont les victimes les plus importantes de Boko Haram. Si la qualité et la quantité des services qui leurs sont dû ne sont pas revus à la hausse, nous les exposeront alors aux enlèvements et au recrutements de Boko Haram. 
·         L'élaboration et la mise en œuvre des stratégies sociales et économiques qui attaqueront les causes premières de l'extrémisme dans cette région. Ces stratégies devront s'étendre dans les régions du Nord et de l’Adamaoua pour assurer leur durabilité.
·         La mise en place d’un mécanisme d’alerte qui permettra aux citoyens de dénoncer des violations des droits de l'homme et les actes de corruption perpétrés par n'importe quel acteur de l’Etat ou non, impliqué dans la lutte contre Boko Haram. Ceci inclura le travail avec des ONG locales et internationales pour établir la véracité des actes dénoncés et la concertation avec les bureaux des forces armées appropriés pour assurer que les mesures sont prises pour empêcher les violations des droits de l'homme et que les sanctions proportionnelles sont appliquées. 
·         L’élaboration avec les autorités traditionnelles et religieuses dans la région et la mise en œuvre de stratégies efficaces pour l’éradication de l'extrémisme religieux et idéologique.
·         La prise en compte systématique, dans toutes les solutions et recommandations, des besoins spécifiques des femmes, des jeunes et des enfants qui sont les victimes les plus importantes de Boko Haram. 
Ce groupe de travail pluridisciplinaire pourra comprendre des membres tels que : 
·         Des personnes déplacées internes, victimes de Boko Haram ;
·         Des membres des groupes communautaires de défense impliqués dans la lutte contre Boko Haram
·         Les autorités religieuses multiconfessionnelles impliquées dans la lutte contre Boko Haram ;
·         Les autorités traditionnelles impliquées dans la lutte contre Boko Haram ;
·         Les ONG locales et internationales impliquées dans la lutte contre Boko Haram ;
·         Les représentants des groupes à la base vivant dans les trois régions concernées.
Ce groupe de travail devrait avoir un nombre égal d'hommes et de femmes. au moins 30 % de ses membres devraient avoir entre 20 et 30 ans. 
Il devra être doté du pouvoir de veiller à ce que les agences gouvernementales agissent de façon efficace en temps et en heure. Il sera tenu d’élaborer des objectifs à court (6-9 mois) et moyen (2-3 ans) terme.
Il devra tenir des réunions publiques mensuelles pour rendre compte de son travail et donner aux citoyens et aux médias l’opportunité d'évaluer et de contribuer à ce travail.

La Rentrée Scolaire 2017-2018 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest
Monsieur le Président, ces derniers 10 mois, la crise anglophone a secoué notre nation, ramenant en surface des problèmes non seulement vieux de plusieurs décennies, mais liés à la fondation même de notre nation. Le traitement désastreux de cette crise par votre gouvernement a mis en danger notre unité nationale et favorisé l'émergence de groupes radicaux qui proposent des solutions qui pourraient signifier la fin du Cameroun tel que nous le connaissons aujourd’hui. Bien qu’il soit urgent de résoudre cette crise dans son ensemble, il y a un aspect qui nécessite votre attention immédiate.
·         Selon plusieurs estimations, plus de 3 millions d'enfants n'ont pas pu terminer l'année scolaire 2017-2018 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
·         Malgré les menaces et la force utilisées par votre gouvernement pour ramener les enfants dans les salles de classe, peu d'entre eux l'ont fait.
·         Les appels actuels pour que les enfants s'inscrivent à l'école par votre gouvernement ne fournissent pas de réponses concrètes aux questions suivantes :
o   Dans quelles classes les enfants doivent-ils s'inscrire ? Pour être précis, doivent-ils redoubler ou passer à la classe supérieure ?
o   Quelles mesures ont été prises pour que les enfants reçoivent les leçons et acquièrent les connaissances qu'ils ont manquées durant la dernière année scolaire ?
o   Comment les écoles devraient-elles organiser cela en termes de jours et heures supplémentaires d'enseignement ?
·         Les parents ont retenu leurs enfants loin de l'école pour une multitude de raisons. Parmi les plus importantes, l'atmosphère d'insécurité. L'hyper-militarisation de ces régions ainsi que les arrestations et les détentions arbitraires, qui se poursuivent à ce jour, ont été les facteurs déterminant de cette atmosphère d'insécurité.
Monsieur le Président, notre pays ne peut pas se permettre une année scolaire blanche supplémentaire pour des millions de ses enfants. Vous êtes en mesure de veiller à ce que ces enfants jouissent de leur droit à l'éducation. C’est pourquoi, nous exigeons que vous preniez sans tarder, les mesures suivantes : 
1.       Libérez tous ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de la crise anglophone. Toutes ces arrestations ont été effectuées illégalement sans respect du droit camerounais. La libération de ces personnes contribuera à détendre l’atmosphère et permettra la reprise du dialogue en vue du règlement de la crise et dans l’immédiat, au retour des enfants à l'école dans quelques semaines.
2.       Demandez à la Justice d’abandonner les charges contre le clergé anglophone. Ces méthodes qui frôlent le ridicule, constituent des barrières absurdes pour la résolution de la crise anglophone.
3.       Recevez les syndicats des enseignants et définissez ensemble, des stratégies durables afin de résoudre :
a)      Le problème de l'année scolaire blanche 2017-2018
b)      Les problèmes fondamentaux exposés par les enseignants anglophones en novembre 2016 qui, au lieu d'être résolus, ont conduit à leur arrestation et leur exil.
Monsieur le Président, les membres de votre gouvernement ont rappelé à plusieurs reprises aux Camerounais au cours des derniers mois que l'éducation est un droit. Nous vous rappelons maintenant que, en tant que Chef de l’Etat, vous êtes le garant de ce droit. Nous sommes à quelques semaines du début de l'année scolaire. Prenez les trois mesures ci-dessus et garantissez le droit à l'éducation à des millions d'enfants camerounais.

La Situation Financière du Cameroun
Monsieur le Président, les récentes actions de votre part nous laissent perplexes et nous plongent dans l’incertitude en ce qui concerne les finances du Cameroun. Comme vous le savez, l'incertitude en matière financière est catastrophique pour la réalisation de notre objectif commun de croissance de l'économie du Cameroun et de création d'emplois. Les investisseurs, qu'ils soient locaux ou internationaux, n’investissent pas dans des marchés où l'avenir financier est incertain. À cet égard, nous vous demandons de prendre les mesures clés suivantes et de répondre aux questions suivantes. Si cela s'avère nécessaire, nous rappelons que l'argent en question appartient aux Camerounais.
Le peuple camerounais a besoin et a droit à une réunion publique sur les finances de l’Etat. Votre gouvernement crée des dépenses et contracte des dettes en dehors du processus budgétaire. Dans ce contexte, il est devenu pratiquement impossible pour les Camerounais de connaître l'état exact des finances de l’Etat. Cela est inacceptable. Convoquez ou instruisez à vos ministres des finances et de l'économie de convoquer une réunion publique sur les finances nationales afin de mettre au clair la situation financière exacte du Cameroun. Au cours de cette réunion publique, il conviendra de répondre aux questions suivantes :

1.       Quel est à ce jour l'état des finances du Cameroun en termes de revenus, de dépenses et de dettes?
2.       Qu'est-ce qui justifie notre fort endettement au cours des 5 dernières années ? Bien que nous comprenions clairement l’argument de la chute des prix du pétrole et l'augmentation des budgets pour les dépenses militaires, nous avons besoin d'informations précises concernant :
a)      L'utilisation des réserves établies lorsque les prix du pétrole étaient élevés
b)      Le budget exact des dépenses militaires
c)       La justification de la dette pour les actifs non productifs tels que les ordinateurs
d)      La justification de la création de plans d'urgence au milieu de l'année financière, sans en référer à l'Assemblée Nationale pour des problèmes connus avant la session parlementaire.
e)      La justification de la non réduction des dépenses publiques malgré les revenus et la croissance qui ont diminué au cours des 3 dernières années.
3.       Le gouvernement semble avoir des problèmes continus de flux de trésorerie, ce qui entraîne des paiements retardés pour les fournisseurs de l’Etat et des décaissements tardifs pour des projets d'investissement. Quelle en est la cause ? Le gouvernement étant l'un des acteurs économiques les plus importants du Cameroun, les retards dans le décaissement ralentissent l'ensemble de l'économie. Nous avons besoin d'une explication pour savoir pourquoi cela ne peut être corrigé année après année.
4.       Votre gouvernement s'est mis en position de contracter des dettes auprès du FMI. Les objectifs officiels de cette dette indiquent que c’est pour « l'amélioration de la compétitivité du Cameroun et le potentiel de croissance à moyen terme ». Monsieur le Président, ce sont des objectifs louables. Cependant, votre gouvernement a contracté son premier prêt du FMI en 1997. En 2000, vous nous avez introduit dans le programme « Pays Pauvre et Très Endetté » (PPTE). En 2017 vous avez de nouveau contracté un prêt du FMI. Tous ces prêts portent les mêmes objectifs cités ci-dessus. Pourquoi cela ? De 1997 à ce jour, la pauvreté a stagné à environs 40% au Cameroun, les services de santé et d'éducation ont diminué en qualité et vous avez été incapable de traduire la croissance du PIB en emplois et revenus pour les Camerounais. Monsieur le Président, qu'est-ce que vous et votre gouvernement avez l'intention de faire différemment cette fois-ci ? Quelles mesures seront prises pour que cette dette que les Camerounais paieront longtemps après vous, soit bénéfique pour les citoyens camerounais ?
5.       En juin 2017, vous avez fourni des directives budgétaires à votre gouvernement pour le budget national de 2018. Dans ces directives, vous n'avez fait aucune mention de l'organisation des élections. Il y a quatre élections sur le calendrier électoral du Cameroun pour 2018. Monsieur le Président, est-ce que vous jouez à nouveau avec la vie et l'avenir des 23 millions de Camerounais que vous dites que nous sommes ? Avez-vous l'intention de tenir des élections à la surprise générale du peuple camerounais ? Ou alors vous comptez ne pas les tenir du tout ?

Monsieur le Président, Pour le Cameroon People’s Party (CPP), ces crises démontrent que la solution pour le Cameroun est celle d'une Transition Politique. Notre pays doit mener une analyse objective et approfondie de sa situation actuelle, puis reconstruire et redéfinir le fondement même de ce qui nous unit en tant que peuple. Nous avons besoin d'institutions et de systèmes qui nous permettrons de construire le Cameroun Leader en Afrique et dans le monde.
Pour l’heure, les mesures urgentes que nous avons demandées ci-dessus exigent votre attention dans les 2 à 3 prochaines semaines. Ce serait à la fois une surprise et un soulagement de vous voir réagir dans ce délai.
Monsieur le Président, la situation actuelle du Cameroun exige que vous preniez ces mesures pour éviter d'autres catastrophes au peuple. Si vous ne parvenez pas à le faire, cela signifierait qu’il est temps, pour vous, Monsieur le Président, de mener l’action la plus importante de votre carrière politique, celle de démissionner pour permettre au Cameroun d'entrer dans sa transition politique et de construire son avenir.

Dans le plus grand intérêt de notre bien-aimée nation,
                                                                                                                                                            
Pour le Cameroon People’s Party
Kah Walla
Présidente Nationale

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KAH WALLA'S OPEN LETTER TO THE PRESIDENT OF THE REPUBLIC OF CAMEROON:The Time is Now for you, Mr President, to take the most important action of your long mandate !





As we enter the second half of 2017, our country is beleaguered with a plethora of crises big and small.  This situation is, of course, not new.  Every Cameroonian finds the situation of our country increasingly preoccupying.  However, several serious crises facing our nation demand that we call on you to act immediately and with expediency.  


Kah Walla

While the whole of Cameroon is in a dire situation, three key crises are impacting the lives of millions of Cameroonians and pose imminent danger for our country.
First crisis: The Fight Against Boko Haram
Mr. President, while the Cameroonian armed forces in conjunction with our neighboring countries have done an extraordinary job through the Multi-National Joint Task Force in diminishing the ability of Boko Haram to commit atrocities against our citizens, it is important for us to recognize today, that we are faced with new challenges in this war, notably:
·         Renewed and increasing attacks by Boko Haram suicide bombers that have once again put our citizens in the Extreme North in extreme danger. These attacks are an indicator that we still have extensive work to do to eradicate Boko Haram and bring back peace and security to our citizens in this part of the country. 
·         The risk that the Multi-National Joint Task Force will diminish in effectiveness, given that it has not received the funding required and that a key partner, Chad, is decreasing the resources it dedicates to the MNJTF due to its own internal difficulties.
·         The fact that the services to over 223,000 Internally Displaced Cameroonians remain wholly inadequate, making them victims of both Boko Haram and of the State of Cameroon. 
·         The fact that we have fought this war almost exclusively on the military front, neglecting the social and economic solutions that would attack the root causes of Boko Haram’s ability to recruit and kidnap within our frontiers.
·         The Amnesty International report that highlights serious cases of human rights abuses including torture on Cameroonian citizens. It is important to note that many of the abuses in this report had already been reported by Cameroonian NGOs such as REDHAC, two years ago.  Mr. President, this report is not our enemy, it is a clanging alarm bell, enabling us to focus on certain key elements in our defense system that are dysfunctional, devastating for our citizens and counterproductive to the fight against Boko Haram.  
Mr. President, in order to act for the security of our citizens in this new phase of the fight against Boko Haram, and to bring solutions that will sustainably eradicate Boko Haram and other extremist groups from our country, the Cameroonian People’s Party demands the following.
That a multidisciplinary independent task force be put into place. This task force will have the responsibility to lead the non-military strategies in the fight against Boko Haram.  Its major responsibilities will include:
·         Increasing the quantity and quality of services to internally displaced Cameroonians who in number are the greatest victims of Boko Haram and who, if they do not receive assistance are the group most vulnerable to Boko Haram kidnapping and recruiting.
·         Ensuring the definition and implementation of social and economic strategies that will attack the root causes of extremism in this region.  These strategies must extend to the North and Adamawa regions in order to ensure their sustainability.
·         Putting in place a whistleblower mechanism that will enable citizens to denounce human rights abuses and acts of corruption by any state or non-state actors that are involved in the fight against Boko Haram. This will include working with local and international NGOs to establish the veracity of accusations and liaising with the appropriate armed forces offices to ensure that measures are taken to prevent human rights abuses and sanctions are applied when such abuses occur.
·         Working with the traditional and religious authorities in the region to develop and implement strategies to fight against religious and ideological extremism.
·         Ensuring that all solutions implemented, without exception, take into account the specific needs of women, young people and children who are the greatest victims of Boko Haram.
The members of this multidisciplinary task force should include:
·         Internally displaced persons who are victims of Boko Haram
·         Members of community watchdog groups who have been involved in the fight against Boko Haram
·         Multi-denominational religious authorities who have been involved in the fight against Boko Haram.
·         Traditional authorities who have been involved in the fight against Boko Haram
·         Local and international NGOs who have been involved in the fight against Boko Haram
·         Representatives of grassroots groups in the three regions concerned
The task force should have an equal number of men and women and at least 30% of its members should be between 20 – 30 years old. 
The task force must be endowed with the power to ensure that government agencies act in a timely and efficient manner.  It will be obliged to develop short-term objectives (6-9 months) as well as medium-term objectives (2-3 years).  The Task Force should hold monthly public meetings to render account of it work and give citizens and the media the opportunity to evaluate and contribute to its work.

Second crisis: 2017-2018 School Year in the North West and South West Regions
Mr. President, for the past 10 months, the Anglophone crisis has made our nation quaver, bringing to the forefront problems that are decades old and foundational to our country.  The disastrous handling of this crisis by your government has endangered our national unity and fostered the emergence of radical groups who today, propose solutions that could mean the end of Cameroon as we know it.  Though this crisis as a whole urgently needs to be addressed, there is one aspect of it that requires your immediate attention.
·         It is estimated that over 3 million children in our country were unable to complete the 2017-2018 school year in the Northwest and Southwest regions.
·         Despite threats and force used by your government to get children back to the classroom, few of them did so.
·         The current calls for children to register for school by your government fail to provide key operational elements. 
o   What class should children register into?
o   What measures have been taken for children to acquire the lessons and knowledge they missed last school year? 
o   How should schools organize this in terms of supplementary teaching days and hours?
·         Parents kept their children away from school for a multitude of reasons. Most importantly, they felt the atmosphere of insecurity was such that their children were not safe. The hyper-militarization of these regions as well as arbitrary arrests and detention, both of which continue to this day, were the key factors in creating this atmosphere of insecurity.
Mr. President, our country cannot afford for millions of children to miss another school year.  You hold within your power the ability to give these children back their right to education, in a matter of hours. Please take the following measures immediately so innocent children do not continue to pay for the poor governance enacted your successive governments.
1.       Free all those who have been arrested in connection with the Anglophone crisis.  All these arrests were carried out illegally without respect of Cameroonian law.  Freeing these people will create an atmosphere of détente which will enable dialogue to resume for the resolution of the crisis and most importantly, children to go back to school in a few weeks.
2.       Demand that the court dismisses the cases against the Anglophone clergy.  These cases were fallacious to begin with and today, it would seem there are no plaintiffs.  These cases serve no one and are an absurd barrier to begin the resolution of the Anglophone problem.
3.       Sit down with the teachers’ trade unions and determine sustainable strategies to resolve:
a.       The immediate crisis of the 2017-2018 school year
b.      The fundamental problems that were outlined by the Anglophone teachers in November 2016 and which instead of being solved, led to their arrest and exile.
Mr. President, members of your government have reminded Cameroonians repeatedly in the last few months that education is a right.  We now remind you that you, as Head of State, are the guarantor of that right.  We are weeks away from the beginning of the school year.  Take the above three measures and guarantee the right to education to millions of Cameroonian children.
Third crisis: The Financial Situation of Cameroon
Mr. President, the recent actions on your part leave us with perplexity and uncertainty as regards the finances of Cameroon.  As you should know, the perception of financial uncertainty is catastrophic for the achievement of our common objective of growing the economy of Cameroon and creating jobs.  Investors, be they local or international do not put their money into economies where the financial future is uncertain. In this regard, we demand that you take the following key actions and respond to the following questions.  Should it be necessary, we remind here that the money in question belongs to Cameroonians.  
We need and deserve a public meeting on finances. Your government creates expenses and contracts debts outside of the budgetary process.  As such it has become virtually impossible for us as Cameroonians to know the exact state of our finances.  This is unacceptable.  Kindly convene, or ask your Ministers of Finance and the Economy to convene a public meeting on our national finances that will provide clarity as to the exact financial situation of Cameroon.  During this public meeting, the following questions should be answered:
1.       What is, to date, the state of Cameroon’s finances in term of revenue, expenses and debt?
2.       What justifies our sharp increase in indebtedness over the last 5 years? Though we clearly understand falling oil prices and increased budgets for military expenditure, we need precise information regarding:
a)      The use of reserves established when oil prices were high
b)      The exact budget for military expenditures
c)       The justification for incurring debt for non-productive assets such as computers
d)      The justification for creating emergency plans in the middle of the fiscal year, without reference to the national assembly and for problems which were known before the assembly budgetary session
e)       The justification for non-reduction of government expenses despite revenues and growth that have been declining for the past 3 years.
3.       Government seems to have continuous cash flow issues resulting in delayed payments for government suppliers and late disbursements for investment projects.  What is the cause of this? Government being one of Cameroon’s most important economic actors, delays in disbursement slow down the entire economy.  We need an explanation for why this cannot be remedied, year after year.
4.       Your government has put itself in a position to contract debt from the IMF. The objectives of this debt are cited as “enhancing Cameroon’s competitiveness and medium-term growth potential”. Mr. President, these are laudable objectives.  However, your government contracted its first IMF loan in 1997, in 2000 you subjected us to the Highly indebted Poor Country program, in 2017 you have once again contracted an IMF loan.  All these loans have the same objectives cited above. From 1997 to date, poverty has stagnated at about 40% in Cameroon, health and education services have decreased in quality and you have been incapable of translating GNP growth into jobs and income for Cameroonians.  Mr. President, what do you and your government intend to do differently this time around?  What measures will be taken so that this debt which Cameroonians will be paying long after you, is beneficial to us as citizens.
5.       In June 2017, you provided budget directives to your government for the 2018 national budget.  In these directives, you made no mention of the organization of elections. There are four elections on Cameroon’s electoral calendar for 2018.  Mr. President, are you once again playing games with the lives and the future of the 23 million Cameroonians you say we are?  Do you intend to hold surprise elections? Not to hold them at all?
Mr. President, the Cameroon People’s Party believes that your government is completely overwhelmed and today, causes more problems than it can resolve. For the Cameroon People’s Party, these crises are the demonstration that the solution for Cameroon today is that of a Political Transition. Our country needs to carry out objective, in depth analysis of our situation as a nation, then rebuild and redefine the very foundation of what binds us together as a people. We need institutions and systems that will enable us to build the future of a Cameroon that is Leading the Way, in Africa and throughout the world
The urgent actions we have demanded above require your attention within the next 2-3 weeks.  Great would be our surprise and relief if you could actually take action in within that time frame. 
This immediate, expedient and efficient action is what Cameroon needs to avoid further catastrophes for its citizens.  Should you be unable to carry it out, it would be time Mr. President to take the single most important action, that of resigning to enable Cameroon to enter into its Political Transition and build its future.

In the utmost interest of our beloved nation,
                                                                                                                                                             Douala, July 26, 2017.
Kah Walla
National President,
Cameroon People’s Party

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Sunday 30 July 2017

Regional Delegation of Livestock and Fishery launches Mass annual vaccination programme in Bamenda





By Francis Ekongang Nzante

The Northwest Regional Delegation of Livestock and Fishery on Tuesday July 25 launched the annual mass vaccination programme on livestock geared towards protecting livestock against livestock diseases. The launching exercise was coordinated by Atanga heinendez, Regional Delegate for the Northwest and Mbah Shupong Michael, Administrative Director of the North West Livestock Development Fund known in its French abbreviation as CDENO.
Atanga Heinendez; NW Regional Delegate For Livestock and Fishery

Speaking on the occasion, Atanga Heinendez, the Regional Delegate of Livestock and Fishery said “we are here today to kick-start the annual Mass Cattle Vaccination programme against cattle and other Livestock diseases. Today all the Divisional Delegates and Sub-Divisional Delegates are here and they have constituted 34 teams corresponding to the 34 Sub Divisions that make up the 34 Sub Divisions of the Northwest Region. Last year we made a coverage of 166.000 cattle and this year we are targeting 180.000. There is this adage that prevention is better than cure. The cattle that is not vaccinated remains a threat to vaccinated cattle and that is why we call on cattle rearers to bring out all their cattle for this exercise.The Northwest being the second Region in the country in cattle production has a good reason to protect its cattle.”
Duelling on the challenges that the programme was facing Atanga Heinendez said there was a problem of  infrastructure explaing that for cattle to be effectively vaccinated, they needed to be kept in enclosures and that for most of the time these enclosures were not there. “Such structures need to be constructed in permanent material but for most of the time the material used in the construction is temporal and needs to be reconstructed everytime we need to carry out the mass vaccination programme.The cattle also live in very distant places and to get there usually poses a lot of problems but we are managing with the little that we have to carry out this exercise. There is also the habit by most graziers not to bring out all the cattle that they have. If graziers cooperate and bring out all their cattle, we will be able to eradicate all diseaes affecting our livestock.” He explained if that if this was achieved then continuous increase in meat production would be guaranteed for the Cameroonian market and that of the neighbouring countries.
Mbah Shupong Michael: Administrative Director CDENO

Mbah Shupong Michael, the Administrative Director of the Northwest Livestock Development Fund in a brush with the media during the annual event said “mass vaccination is a routine exercise that we carry out on a yearly bases. Our mission includes animal health protection, every year we take the responsibility to negotiate for vaccins from Garoua and once the vaccins arrive we carry out the exercise that you just saw us carrying out. That is the launching of the exercise where we invite the Divisional and Sub Divisional Delegates who are considered as the actors on the field and all of us including myself, the Regional and the Divisional Delegates act as supervisors, the actors on the field are the Sub Delegates and the personnel under them. Three years ago we discovered that it was better to go straight to those concerned with the vaccination process and we concerted with the Sub-Delegates and the staff in the field to discuss with them and give them the necessary logistics and modalities that they could use in the field to meet their objectives. That’s why we targeted 180.000 cattle and our objective is to reach the cattle breeders no matter where they find themselves. “
Cattle rearing Mbah Shupong Michael intimated was just an aspect of the responsibilities of the North West Livestock Development Fund and that they were exploiting every other means possible to make sure that the Northwest improves upon the second position that it presently occupies in Cattle production and occupies the first position. As a result there are projects that are geared towards introducing Artificial Insemination A.I. “With Artificial Insemination you can increase your production per year. It is about 90 percent successful so you can have 100 female cattle and you carry out A.I. then you can imagine the number of cattle that you can have per year. At the level of CDENO we are working in collaboration with other stakeholders to improve upon Pasture development considering the increasing farmer-grazer problems in the Region. Land is stagnant and population is increasing so cattle breeders should be ready to improve upon the limited land that they have.”  
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